15 oct (AFP) - Le nouvel entraîneur de Rennes, lanterne
rouge de L1 de football, Vahid
Halilhodzic, a donné le ton pour son premier entraînement mardi: lourdes
haltères sur le terrain et franc-parler à propos d'une équipe "sans
âme dans les vestiaires".
L'électrochoc annoncé après le limogeage dimanche de
Philippe Bergeroo a d'abord pris la forme d'un réveil musculaire corsé.
Au menu, un enchaînement digne d'une préparation foncière
d'avant saison: soulever 5 fois de lourdes haltères, sauter à pieds
joints une série de petites haies, slalomer entre des plots pour dégager
une balle en tacle glissé, avant de finir par une course pour reprendre
un ballon de la tête face au but.
Pendant qu'une moitié des joueurs suait sur cet atelier,
l'autre s'exerçaient aux passes courtes sous l'oeil acéré du franco-bosniaque,
au centre de ses joueurs, chronomètre en main, dans son survêtement
rouge et noir floqué de ses initiales.
"Bougez, Bougez! Mouvement! Allez on y va!", lançait
le nouveau maître du terrain, bouillonnant, loin de la réserve de Bergeroo.
Puis l'ancien entraîneur du LOSC entrait
dans le vif du sujet lors d'une opposition réunissant tout l'effectif.
Dès la première passe, Vahid Halilhodzic arrêtait le jeu, prenant un
joueur par la manche pour le repositionner, s'adressant à un autre pour
lui dire qu'il fallait écarter le jeu.
En fin de séance, tous les joueurs formaient un cercle
autour de lui au centre du terrain. "C'est fini le +club Med+", riaient
les supporteurs ravis.
Nonchalance interdite
La langue de bois n'avait plus cours devant la presse.
"Physiquement (ce n'était) pas terrible, tactiquement et psychologiquement,
certains gars sont dans un état critique", annonçait en préambule Halilhodzic,
"satisfait" que tout le monde ait été au rendez-vous, "même si certains
devront se réveiller plus vite".
"Il n'y a pas de clan, mais pas de groupe non plus.
L'esprit d'équipe n'existe pas, il n'y a pas d'âme dans les vestiaires",
stigmatisait-il.
"Pour les résultats il faut attendre", prévenait-il,
n'espérant au mieux "qu'un point pour les deux prochains matches de
L1", deux déplacements à Sedan et à Auxerre: "Je ne
suis pas pessimiste, c'est la réalité".
"Le club a un pied en L2, certains joueurs
les deux pieds. Je n'accepterai pas les nonchalants, ceux qui oublient
leurs devoirs et obligations. Il faut que certains changent de mentalité,
sinon... +merci, allez en CFA+", menaçait encore le technicien.
Refusant son image de père fouettard, il confiait essayer
de dérider certains joueurs avec des "petites piques" comme "tu étais
à l'entraînement? Oui, ah bon, je ne t'ai pas vu".
"Club, équipe, maillot" sont des "mots sacrés" pour
Halilhodzic qui veut instaurer "une auto-discipline des joueurs, interdisant
l'accès au vestiaire à celui qui ne veut pas se battre".
"Je ferai tout pour le maintien, mais si on descend,
ce sera la tête haute", concluait-il.