G7 DU MONDIAL : L'ITALIE

Après avoir échoué aux tirs au but en quarts, demis et en finale des trois dernières éditions, les Italiens nous feraient vraiment plaisir en se faisant éliminer à nouveau de la sorte, mais en huitièmes cette fois-ci, histoire de compléter la panoplie de la sélection la plus scoumounarde des vingt dernières années. La concurrence sera néanmoins relevée dans le domaine, le Portugal et l’Espagne se trouvant dans la même moitié de tableau que les transalpins.

Déprimé par les résultats de ses clubs, le football italien n'ose plus trop espérer en les chances de sa squadra, de peur de lui porter malheur. Pourtant, les top-models italiens n'ont pas que de la gueule, mais aussi de la bouteille pour certains et du talent pour la plupart. Malgré les absences (ou grâce à elles) de Costacurta et Albertini, la défense sera capable d'assurer la tradition d'étanchéité de la sélection, avec Nesta, Maldini et Cannavaro derrière un épais rideau de milieux de terrains. Devant, le Trap’ investira sur la complémentarité de son fabuleux duo d’attaque Del Piero-Vieri, l'Interiste semblant provisoirement épargné par les blessures. Les deux joueurs partagent au moins une qualité: la vitesse, bien utile pour jouer le contre. C’est le soldat Totti qui devrait assurer les transmissions.

Une loi du football veut que les revanches soient, un jour ou l'autre, à la hauteur des défaites. Ce jour est-il proche pour les Azzurri?

Le point fort
Le chat noir Roberto Baggio a été prié de regarder les matches à la télé (et encore, en différé).

Le point faible
A force d’essayer d’endormir l’adversaire, ils vont bien finir un jour par s’endormir eux-mêmes.

Le style de jeu
Avec son entrejeu traditionnellement surchargé et son sens tactique inné, l’équipe italienne misera logiquement sur l’étouffement de l’adversaire (et du téléspectateur) pour pouvoir l'assommer au meilleur moment, en employant éventuellement ses dispositions naturelles pour la comédie et le saut carpé dans la surface. Elle comptera aussi sur son jeu de mains, à la fois pour multiplier les accrochages et pour gesticuler en direction de l'arbitre, à toutes fins utiles.

Les grandes questions
Faut-il vraiment compter dans le palmarès italien les deux victoires de 1934 et 1938 ?
Le maillot près du corps est-il opportun sous 35° et 80% d’humidité ?
Deux années ont-elles été suffisantes pour que les Italiens apprennent à reboucher les bouteilles de Champagne ?
Deux années ont-elles été suffisantes pour que Francesco Toldo apprenne à plonger ?
Le banc est-il moins chambreur ?
L’équipe va t-elle passer du Trap’ à la trappe ?
Quelle relation mystérieuse unit le footballeur italien à sa chevelure ?
Coco est-il un joueur à la noix ?

L’objectif
Battre le Brésil, l'Argentine et la France aux tirs au but.

La stratégie secrète
Comme souvent, le but sera de faire semblant d'être mauvais pendant le premier tour et de faire semblant de ne pas être bon lors du second. Tout dépendra ensuite de la qualité des joueurs adverses, la plupart des équipes de haut niveau ne faisant pas semblant de ne pas être mauvais. (ce texte est directement traduit par nos services d’un rapport interne en provenance de la Fédération Italienne)

Pourquoi l'Italie va gagner la Coupe du monde
Parce que ça fait trop longtemps qu’on n'a pas connu un Champion du Monde antipathique.
Parce que Berlusconi a le bras long.
Parce que c’est les plus beaux.
Parce que dans le cas contraire, Trapattoni risquerait de piquer une grosse colère.
Parce que ça fait quatre ans que les Italiens attendent de pouvoir chambrer Lilian Thuram.